Hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard 

Monsieur le Ministre,
Madame la Députée,
Mesdames et Messieurs les Conseillers de Paris,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,

« Vous tenez en vos mains l’intelligence et l’âme des enfants. Vous êtes responsables de la patrie ».

C’est parce qu’il tenait en ses mains l’intelligence et l’âme de nos enfants, que Dominique Bernard a été tué, sauvagement, il y a trois jours.

C’est parce qu’il représentait le savoir, la connaissance, l’émancipation des êtres, qu’un terroriste islamiste a pénétré dans un lycée à Arras ;

Qu’il a blessé un professeur d’éducation physique, un agent d’entretien et le chef de l’équipe technique de l’établissement,

Et, qu’il a assassiné froidement ce professeur de français, au nom d’un ignoble obscurantisme qui bouleverse le monde, notre monde.

Alors une fois de plus, une fois de trop, et en réponse à l’appel de l’Association des Maires de France : dans les écoles, devant les mairies, sur les places de nos villages, nous nous réunissons pour honorer la mémoire de ces héros du quotidien et de toutes les victimes du terrorisme islamiste.

Une fois de plus, une fois de trop, nous ressentons le besoin de réaffirmer notre attachement viscéral aux valeurs de la République.

Cette liberté, cette égalité, et cette fraternité qui sont le socle indiscutable de notre Nation commune, que l’on essaye de détruire.

Une fois de plus, une fois de trop, nous devons expliquer l’inexplicable à nos enfants, qui voit un terroriste entrer dans un lycée, dans une école.

Cette école qui doit rester un sanctuaire de la République !

Ce lieu où les différences de culture, de religion, de milieu social, n’ont plus cours.

Car où va une société où l’on se définit par ce qui nous différencie, plutôt que par ce qui nous réunit ?

Où va une société où le communautarisme prend le pas sur l’universalisme et le service du bien commun ?

L’Ecole est par excellence le terreau fertile de notre universalisme.

Samuel Paty, Dominique Bernard, Jonathan Sandler transmettaient avec passion chaque jour ce savoir universel, cette tolérance, cette ouverture à l’autre, quels qu’il soient et d’où qu’il viennent.

C’est pour ces mêmes raisons qu’ils sont morts.

Alors oui, une fois de plus, une fois de trop, nous redisons notre attachement à la laïcité, qui reconnait toutes les religions sans distinction.

Mais aussi, au respect, à la nécessaire solidarité des peuples qui fait l’honneur de la France.

Mais les mots commencent à manquer et les grands principes invoqués finissent par sonner creux.

Pourtant, encore et toujours, nous devons faire bloc sans la moindre hésitation, sans le moindre frémissement face à tout ce qui participe de près ou de loin à la montée de l’islamisme radical auquel la France fait face depuis de trop nombreuses années.

Aucune excuse, aucune justification n’est plus acceptable.

Aucune faille non plus, car les terroristes s’engouffrent aussitôt dedans.  

Nous devons donc unanimement condamner les horreurs perpétuées sur notre sol mais aussi, bien sûr, celles qui font rage en Israël depuis plus d’une semaine, portées par l’antisionisme, nouvel habit de l’antisémitisme.

Cet hommage aujourd’hui est aussi celui des victimes du Hamas, des otages et de leurs familles endeuillées et désespérées.

Mais nos mots et cette nécessaire unité nationale ne suffisent plus en France.

Combien de temps devrons-nous encore nous réunir dans les écoles, devant les mairies et sur les places de nos villages ?!

Tout doit être mis en œuvre pour protéger nos concitoyens.

Evidemment, l’arsenal législatif et judiciaire doit être adapté aux nouveaux comportements de radicalisation et doit aussi être appliqué.

Le principe de précaution doit désormais guider ce combat.

Je ne me résous pas à élever mes enfants dans un monde où des terroristes entrent dans les écoles pour tuer leur professeur, ou assassiner des policiers à leur domicile !

Je ne me résous pas à leur expliquer pourquoi  des hommes tuent, torturent, violent, massacrent des femmes et des enfants parce qu’ils sont juifs;

Je ne me résous pas à voir bafoués les valeurs et les principes de notre République que je leur ai transmis.

Chers amis, avant de nous recueillir en mémoire de Dominique Bernard, Samuel Paty, ou Jonathan Sandler,

je veux redire à travers eux notre reconnaissance, notre soutien, à tous les enseignants de France qui « tiennent en leurs mains l’intelligence et l’âme de nos enfants ».

Qu’ils en soient solennellement remerciés et que nous leur rendions hommage par une minute de silence.

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