Contre l’islamisme, la République doit passer à l’action !

Le terrorisme islamiste a une nouvelle fois frappé notre pays.

Il l’a fait au cœur de notre école, de ce qui devrait être un sanctuaire de notre République. Passées l’horreur et la stupeur, au-delà de l’appel à l’unité nationale face à ce drame auquel nous nous associons évidemment, nous entendons la colère sourde qui monte parmi les Français. Nombre de nos concitoyens nous disent qu’ils en ont désormais assez des hommages, des fleurs, des marches blanches et des « appels à la Résistance » qui ne sont jamais suivis d’effets. Tout comme ils n’en peuvent plus de l’hypocrisie de mouvements qui, hier encore, soutenaient les revendications séparatistes et qui aujourd’hui, retournent prestement leur veste en prenant la posture de défenseurs de la laïcité. Désormais, les Français et les Parisiens – qui, depuis les années 70, sont ceux qui ont payé le plus lourd tribut aux terroristes dans notre pays – veulent des actes.

Au niveau national, cela implique un volontarisme clair, un réarmement de l’État mais aussi de retrouver la maîtrise de nos frontières et des arrivées sur notre territoire. Nous devons redéfinir précisément les devoirs qui incombent aux étrangers souhaitant résider en France et le renforcement des sanctions à l’égard de l’ensemble de ceux qui les enfreindraient ou, pire, tireraient avantage de l’hospitalité qui leur est offerte pour conspirer contre notre pays. Il faut, en outre, redonner à l’État les moyens d’appliquer ces règles. Mais nous ne pouvons pas non plus exonérer les élus locaux de leurs responsabilités. Leurs reculs et leurs compromissions ont permis à nos ennemis de faire prospérer leur idéologie mortifère. Ce nouvel attentat, des plus terribles, doit nous appeler au sursaut et à une intransigeance totale face à tout recul de la République dans nos territoires, y compris dans la capitale.

Nous réclamons la clarté. En réagissant immédiatement lorsque la majorité municipale commet la maladresse de qualifier Arnaud Beltrame de « victime de son héroïsme » plutôt que du terrorisme et de la barbarie. En nous interrogeant sur la politique associative de la Ville. Chaque année, des centaines de millions d’euros sont accordés sous la forme de subventions à des milliers d’associations qu’il est particulièrement difficile de contrôler. Sous couvert de fluidifier le travail des élus, la Ville de Paris utilise en effet la pratique du paquet, qui mêle dans une seule délibération des associations reconnues effectuant un travail de qualité, à des structures mal identifiées ou dont l’objet comme les propos de leurs responsables prêtent à caution. Les collectivités doivent réassumer leurs missions de service public, garantir une réelle transparence sauf à se faire complice, de fait d’associations illicites.

Nous réclamons le réexamen de l’ensemble des subventions accordées par la Ville de Paris, l’arrêt immédiat des aides accordées aux associations suspectes de prises de positions anti-laïcité, antirépublicaines ou anti-françaises, l’audition systématique par les commissions compétentes des associations concernées, comme nous l’avons déjà demandé en marge du dernier Conseil de Paris . Parce que le milieu scolaire et la sécurité de nos enfants doit faire l’objet de toute notre vigilance, nous demandons qu’une vérification approfondie des antécédents de l’ensemble des personnels de la Ville de Paris œuvrant dans le secteur de la jeunesse soit systématiquement entreprise. Elle pourrait également s’étendre à l’ensemble des agents municipaux.

Ne pas reculer c’est aussi refuser l’abandon de quartiers entiers, notamment dans le Nord, l’Est et le Sud de Paris, où le partage de l’espace public n’a rien à voir ni avec le partage ni avec les valeurs de tolérance et de laïcité qui sont aux fondements de notre Constitution. Ne pas reculer, c’est être clair dans ses positions, en se désolidarisant des propos de la Maire du 12ème arrondissement lorsqu’elle dénonce les « méthodes mafieuses » du gouvernement à propos des opérations de police lancées à la suite de l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine.

Nous ne pouvons plus nous contenter de mots et d’incantations pour la défense de la laïcité, de la République mais aussi de la France et des Français.

Nous en appelons donc à l’ensemble des élus de Paris, mais également à l’ensemble des parisiens et des Français, quelles que soient leurs tendances politiques L’heure est venue où chacun doit désormais prendre ses responsabilités.

 

Rachida DATI, Ancienne Ministre, Maire du 7e arrondissement de Paris, Présidente du Groupe « Changer Paris » ; Brigitte KUSTER, Députée de Paris, Conseillère de Paris ; Sandra BOËLLE, Députée de Paris, Conseillère de Paris ; Catherine DUMAS, Sénatrice de Paris, Conseillère de Paris ; Agnès EVREN, Députée européenne, Conseillère de Paris ; Jean-Pierre LECOQ, Maire du 6e arrondissement de Paris, Conseiller de Paris ; Jeanne d’HAUTESERRE, Maire du 8e arrondissement de Paris, Conseillère de Paris ; Philippe GOUJON, Maire du 15e arrondissement de Paris, Conseiller de Paris ; Francis SZPINER, Maire du 16e arrondissement de Paris, Conseiller de Paris ; Geoffroy BOULARD, Maire du 17e arrondissement de Paris, Conseiller de Paris ; David ALPHAND, Samia BADAT-KARAM, Vincent BALADI, Véronique BALDINI, Antoine BEAUQUIER, René-François BERNARD, Jean-Didier BERTHAULT, Anne BIRABEN, Jack-Yves BOHBOT, Alix BOUGERET, Véronique BUCAILLE, Grégory CANAL, Stéphane CAPLIEZ , Marie-Claire CARRERE-GÉE, Claire de CLERMONT-TONNERRE, François CONNAULT, Daniel-Georges COURTOIS, Emmanuelle DAUVERGNE, François-Marie DIDIER, Marie-Caroline DOUCERÉ, Nelly GARNIER, Rudolph GRANIER, Paul HATTE, Hélène JACQUEMONT, Nicolas JEANNETÉ, Anessa LAHOUASSA, Jean LAUSSUCQ, Franck LEFEVRE, Jérôme LORIAU, Gérard LOUREIRO, Carline LUBIN-NOËL, Delphine MALACHARD des REYSSIERS, Franck MARGAIN, Emmanuel MESSAS, Valérie MONTANDON, Jean-Baptiste OLIVIER, Frédéric PECHENARD, Aurélie PIRILLO, Inès de RAGUENEL, Jérémy REDLER, Elisabeth STIBBE, Marie TOUBIANA, Anne-Claire TYSSANDIER, Aurélien VERON, Patrick VIRY, Conseillers de Paris.

Partager le lien