Gaza, Israël, paix et responsabilité…

En tant que maire du 17e arrondissement de Paris, je suis profondément préoccupé par la situation au Proche-Orient et ses répercussions en France.


Ce vieux conflit, ravivé avec une violence extrême, provoque une onde de choc qui traverse aussi nos rues, nos immeubles, nos écoles, nos familles. Je suis pleinement mobilisé pour préserver la cohésion qui fait la richesse humaine et sociale du 17e, arrondissement ouvert, équilibré, où il fait bon vivre ensemble.


La situation à Gaza est tragique.


Les images terribles de la famine, du manque d’eau, d’hôpitaux à l’arrêt, de familles déplacées, bouleversent notre conscience humaine. Ce sont des civils, des enfants, des innocents, pris dans un engrenage insoutenable qui nécessite une mobilisation internationale pour leur venir en aide plus efficacement.


Mais cette tragédie n’est pas née du hasard. Le Hamas, organisation islamiste radicale et terroriste reconnue par l’Union européenne, porte une responsabilité majeure. Il a lancé des attaques barbares contre des civils israéliens et utilise la population de Gaza comme un bouclier humain, détournant l’aide humanitaire à son profit et sabotant toute perspective de paix pour les Palestiniens eux-mêmes.


Je pense aussi, avec gravité, aux otages israéliens assassinés et encore détenus, dont des enfants, des femmes, des personnes âgées. Leur sort est au cœur du drame. Depuis le 7 octobre, je me suis personnellement mobilisé pour leur libération, en m’associant aux rassemblements, en relayant leur cause, et en m’exprimant publiquement pour que leur situation reste dans tous les esprits. Leur libération, comme le désarmement du Hamas, est une condition indispensable à tout processus politique sérieux.


Il est légitime de débattre, dans une démocratie, des moyens employés par le gouvernement israélien. Ce qui m’importe, c’est de défendre les principes de paix, de justice et de vérité ici, en France.


Dans ce contexte, la reconnaissance précipitée d’un État palestinien serait une faute politique. Elle reviendrait aujourd’hui à légitimer de fait le pouvoir du Hamas à Gaza. Comme l’a rappelé David Lisnard, « un État palestinien aujourd’hui, ce serait un État du Hamas. » Ce n’est pas nier les droits des Palestiniens que de refuser qu’ils soient confisqués par une organisation violente et fanatique.


La France doit porter une parole lucide et exigeante : pas de reconnaissance sans garanties concrètes de sécurité pour Israël, sans réforme réelle de l’Autorité palestinienne, sans renoncement explicite au terrorisme.


Je récuse également avec force l’attitude de certains partis de gauche français qui, par calcul ou par idéologie, instrumentalisent ce conflit. En utilisant à la légère le mot de “génocide”, ils franchissent une ligne rouge, à la fois historique, morale et politique, qui renvoie à l’extermination systématique d’un peuple. En désignant des coupables simplistes, en entretenant les amalgames, en opposant les communautés, ces discours enveniment les débats au lieu de les élever. C’est irresponsable. C’est indigne.


Enfin, je condamne avec la plus grande fermeté les actes antisémites qui se sont multipliés en France depuis les pogroms du 7 octobre. Il est inacceptable que des Français juifs se sentent menacés chez eux. De même, je rejette toutes les provocations qui importent ce conflit dans nos rues. Ne cédons ni à la haine, ni aux divisions.
Dans cette période trouble, les élus ont un devoir : ne pas flatter les extrêmes, ne pas céder à l’émotion brute, mais dire les choses avec rigueur, en conscience, en humanité. La paix commence aussi ici, par nos mots, nos actes, notre responsabilité collective.

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