L’annonce d’une possible réforme du mode de scrutin municipal à Paris, sans concertation préalable, soulève une véritable inquiétude pour l’avenir de la gouvernance parisienne.
Toute modification des règles électorales doit avant tout répondre à un impératif clair : garantir une meilleure représentation des Parisiens et préserver leur lien direct avec les élus de proximité.
Nous dénonçons cette méthode précipitée et le risque de décisions expéditives, à tout juste un an des élections municipales. Une réforme d’une telle ampleur ne peut être envisagée sans un débat approfondi, associant tous les acteurs concernés.
Un mode de scrutin ne peut être dissocié de la collectivité à laquelle il s’applique – en l’occurrence la Ville de Paris et ses arrondissements. Toute réflexion sur son évolution doit aller de pair avec une réflexion sur les compétences respectives de la mairie centrale et des mairies d’arrondissement, avec un seul objectif : l’intérêt des Parisiens, là où ils habitent.
Par exemple, vouloir éviter un scénario improbable – et qui ne s’est jamais produit – où un maire de Paris serait élu avec moins de voix que son adversaire, ne justifie en rien l’instauration d’un Conseil de Paris centralisé gouvernant seul, au détriment des mairies d’arrondissement.
Une telle réforme conduirait à affaiblir la démocratie locale et à priver les Parisiens de leurs relais de proximité. C’est pourquoi, nous demandons à être reçus sans délai par le Premier ministre afin d’échanger sur cette réforme et rappeler la nécessité d’une approche équilibrée et concertée, au service des Parisiens.
Signataires
Geoffroy Boulard, maire du 17e
Marie-Claire Carrère-Gée, sénatrice de Paris
Jeanne d’Hauteserre, maire du 8ᵉ
Catherine Dumas, sénatrice de Paris
Agnès Evren, sénatrice de Paris
Philippe Goujon, maire du 15ᵉ
Jérémy Redler, maire du 16ᵉ
Francis Szpiner, sénateur de Paris